lundi 14 mai 2018

Construire la «mémoire manquante » de la Shoah

Construire la « mémoire manquante » de la Shoah avec une classe de première bilingue
par Ludmila Acone

Une scène dépouillée, des lycéens sont à la cantine. Une élève se plaint, elle prétend vouloir récupérer ses affaires au grenier de l’établissement. On lui en dénie l’accès, elle proteste mais rien n’y fait. C’est qu’elle est curieuse, c’est que le grenier on n’a pas le droit d’y accéder. Pourquoi ? Que se cache-t-il là-dedans ? Des secrets ? Un cadavre ? Les élèves arrivent à voler la clé dans le bureau du Proviseur et à entrer dans le grenier.
C’est le début d’une composition théâtrale conçue et écrite par des élèves de la section EsaBac (section bilingue franco-italienne) du Lycée Victor Louis de Talence avec leur enseignante en histoire et géographie.

Questions de mémoire…
J’ai conçu ce projet dans le cadre du concours Ton regard sur la Shoah, prix Elisabeth Sentuc-Brody, proposé pour la troisième année par Le Centre culturel Yavné de Bordeaux aux élèves de troisième et aux lycéens de l’agglomération bordelaise. Cette année il était proposé de réaliser une courte pièce de théâtre qui devait s’intituler « Mémoire manquante » avec le contexte fictif suivant : « Nous sommes en 2055. Plus personne ne parle de la Shoah, tous les survivants et les justes ont disparus depuis bientôt trente ans. Des théories révisionnistes se sont répandues, la mémoire de la Shoah a disparu. Mais un jour, des jeunes trouvent par hasard une mallette contenant des livres sur la Shoah et des témoignages de survivants ».
Le défi à relever était complexe. Comment répondre à cet appel ? Pouvait-on y répondre avec une classe bilingue ? Quelle langue utiliser ? Fallait-il traduire, mais que traduire ? Et plus généralement comment parler, comment « dire » et comment « jouer » la Shoah ?

Questions de langue…
D’emblée j’ai proposé une piste à partir des travaux de Janine Altounian, petite fille de rescapé du génocide arménien. Traductrice de Freud et psychanalyste, elle a décidé de traduire les mémoires de son grand père sur le génocide ; elle a été immédiatement confrontée précisément à ces questions : peut-on traduire ? Comment traduire ? Quelle langue utiliser ? Selon Janine Altounian, transmettre l’expérience du génocide et de la déportation pour les enfants des rescapés passe par l’appropriation de la culture et de la langue du pays d’accueil, seul moyen pour elle d’inscrire l’indicible dans un espace autre ; « il faut passer par la culture de l’autre pour pouvoir exprimer sa propre culture engloutie et exterminée, de façon à la traduire dans la culture de l’autre et l’exprimer sur un plan universel ».
Tout traducteur sait qu’on on ne traduit jamais uniquement d’une langue à l’autre mais que l’on crée inévitablement une troisième langue. Reste un défi de taille : traduire et dire l’horreur, dans quelle langue ? Existe-t-il une langue pour dire l’horreur, s’agit-il une troisième ou d’une quatrième langue ? Est-elle uniquement verbale ?
Ayant présenté aux élèves l’ouvrage L’intraduisible , portant sur le génocide arménien, et en le comparant avec la destruction des juifs d’Europe durant la seconde guerre mondiale, nous avons travaillé en classe à partir de l’impossibilité de traduire l’absence.
Le caractère « intraduisible » de l’horreur de la Shoah et la nécessité de rendre visible cette mémoire manquante, nous a conduit à explorer la possibilité de dire ce qui ne peut l’être grâce à un travail mêlant les deux langues dans laquelle les élèves étudient, le français et l’italien, et de les relier au geste. Ces trois langues de notre expérimentation : le français, l’Italien et le geste, constituent une base permettant de créer un autre objet, cet « intraduisible » à travers lequel nous voulions rendre la mémoire vivante.
Ainsi, les élèves ont expérimenté comment le travail à partir des deux langues permet de créer une « troisième langue », et comment le geste permet de traduire l’émotion, même celle liée à l’absence. Il s’agit donc de rendre visible cette mémoire manquante, par-delà l’absence et de construire un plaidoyer pour le dialogue, l’échange et le vivre ensemble (...)


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samedi 12 mai 2018

Ermal Meta e Fabrizio Moro - Non Mi Avete Fatto Niente - Italy - Officia...

Madame Monsieur - Mercy (Clip officiel)

Romaeuropa Festival 2018, musica teatro e danza "Tra i mondi".

di RODOLFO DI GIAMMARCO

Si intitola 'Between Worlds' l'edizione di quest'anno del festival nella capitale dal 19 settembre al 25 novembre

È orientata a mediazioni e conciliazioni tra opposti, a riflessione e accoglienza, e fa affidamento su artisti di ventiquattro paesi di quattro continenti, la 33ma edizione del Romaeuropa Festival che col marchio Between Worlds dà appuntamento dal 19 settembre al 25 novembre sulla scena romana. Il Festival diretto da Fabrizio Grifasi, con Monique Veaute presidente della Fondazione, rende sempre più culturalmente consistente, disciplinarmente innovativo e numericamente stellare il suo programma: 27 i luoghi impegnati nella Capitale, 68 i progetti, 168 le repliche, 38 le prime nazionali, 29 i titoli internazionali, più di 60 le compagnie di cui 40 per la prima volta al Festival, e un ensemble d'un totale di 311 artisti. Stavolta il REf18 ha un prologo, basato sul progetto "120 motivi in più per tornare nelle Valli Reatine", promosso da Mibact e Regione Lazio, in calendario a giugno in alcune delle zone colpite dal sisma: Ascanio Celestini a Cittareale e ad Amatrice, Alessandro Baricco nelle stesse due città, e Danza Aerea - Compagnia il Posto ad Accumuli e Cittareale. "Importanti momenti verso la rinascita" commenta Nicola Zingaretti. E Onofrio Cutaia, per il Mibact, s'associa nel sostenere l’iniziativa.

Ad aprire il calendario ufficiale sarà, il 19 settembre, il coreografo burkinabé Sergè-Aime Coulibaly e il suo Fao Dance Théatre con Kirina, e a chiudere la manifestazione, il 25 novembre, sarà un "gran finale" in coproduzione con Fondazione Musica per Roma coinvolgente tutte le sale. Quanto alla struttura, l'articolazione prevede tre percorsi, Storie, Visioni e Suoni, la sezione Digitalive a cura di Federica Patti, Dancing Days a cura di Francesca Manica, REfKIDS a cura di Stefania Lo Giudice, Anni Luce a cura di Maura Teofili. Il capitolo delle Storie ha in serbo lo svizzero Milo Rau con la sua ultima produzione teatrale The Repetition sull'esperienza del tragico nell'era post-industriale, e col suo film The Congo Tribunal; la regista argentina Lola Arias in scena con Minefield, confronto tra veterani argentini e inglesi della guerra delle Falklands/Malvinas; la Great Jones Repertory Company nata al La MaMa di New York associata ai Motus per PANORAMA; la giovane Caroline Guiela Nguyen che con la sua compagnia trasforma il teatro in un ristorante vietnamita in Saigon; la coreografa cinese Wen Hui col maoismo anni '50-70 di Red - A documentary performance; il coreografo libanese Omar Rajeh che in Minaret mostra la distruzione della città di Aleppo; l’Agrupacion Senor Serrano con Kingdom accostato a King Kong; l’iraniano Ali Moini con My Paradoxical Knives; l’argentina Cecilia Bengolea e il francese François Chaignaud con DFS.


La sezione delle Visioni comprenderà The Prisoner di Peter Brook (e Marie Hèlène Estienne), il riallestimento di Tango glaciale di Mario Martone del 1982 cui hanno collaborato anche Raffaele di Florio e Anna Redi; Nudità con Virgilio Sieni e Mimmo Cuticchio; Quasi niente che Daria Deflorian e Antonio Tagliarini hanno ricavato da Deserto Rosso di Antonioni; un recupero integrale dell'Orestea di Eschilo ad opera di Anagoor, e, tra l'altro, gli israeliani Sharon Eyal e Gai Behar con Love Chapter 2, il duo Tsirihaka Harrivel & Vimala Pons col music-hall Grande, e il coreografo Hofesh Shechter con Grand Finale. Per i Suoni citiamo il teatro musicale di The diary of One who Disappeared del regista Ivo Van Hove con il Toneelgroep Amsterdam, mentre il Solistenensemble Kaleidoskop realizza insieme a Luigi De Angelis e a Marco Cavalcoli un lavoro sui Balletti Russi di Djagilev. Nei Dancing Days troviamo il greco Christos Papadopulos con Opus, l'olandese Keren Levi, la norvegese Ingrid Berger Myhre, i viennesi Luke Baio e Dominik Grunbuhel, il nostro Salvo Lombardo.