vendredi 12 juin 2020

"Cris et larmes d’une vision infernale"

Buonamico Buffalmacco, Fresques du Jugement dernier (détail), 1336-1341, Campo Santo, Pise.

En mai 1304, la ville de Florence est le théâtre d’un évènement marquant : une représentation de l’enfer annoncée par crieurs publics, battant le tambour dans les rues de la cité, sans texte ni musique, car mise en scène sous forme de pantomime et se déroulant simultanément sur terre et sur l’eau. Dans sa Cronica, Giovanni Villani offre une description détaillée de cette représentation des feux de l’enfer, des peines et des martyres que subissaient des hommes habillés en diable et des âmes nues criant et pleurant. Mais la charge fut tellement puissante que les scènes tombèrent, beaucoup de spectateurs se noyèrent. Les cris et les pleures s’étendirent alors au public. Cela fit grand bruit dans la ville et fut perçu comme un signe du châtiment des pécheurs. Les affres des peines infernales, guettant les pécheurs spectateurs rejoignent les préoccupations eschatologiques des contemporaines et le souci édifiant des autorités politiques et religieuses. Ces dernières ont cherché, dans cette représentation, un instrument efficace de « communication » au sein de l’espace citadin. L’enfer se donnait à « voir » et à entendre en visant à toucher les spectateurs et à les impliquer dans le récit. La ville est ainsi l’espace de transmission d’un discours, qui à travers la perception sensible et sonore des émotions, englobe toute la communauté et devient un véhicule de partage de valeurs et de consensus : les acteurs et les spectateurs font ainsi corps avec le corps bâti de la ville.

mardi 2 juin 2020

‘I Can’t Breathe’ by The Royal Ballet’s Marcelino Sambé

 Nobody should have to live in fear because of the colour of their skin #BlackLivesMatter

A piece of choreography by Principal of The Royal Ballet Marcelino Sambé created in the memory of George Floyd who was murdered in Minnesota last week.


https://www.facebook.com/royaloperahouse/videos/554724485235918/