On a vu deux fois l'opéra-bouffe revisité par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaerker à l'Opéra national de Paris. La première pour la musique, la seconde pour la danse. Une expérience risquée mais riche : c'est Mozart qu'on illumine.
ACosi composite, public hétéroclite : dans celui qui se presse au Palais Garnier depuis le 26 janvier, pour assister au Cosi fan tutte mis en scène par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker, amateurs de lyrique et de danse contemporaine ne se confondent pas toujours, mais ne peuvent qu’être piqués par la même curiosité devant le vaste espace vide, à la blancheur clinique, qui s’ouvre devant eux. Certes, l’opéra-bouffe créé en 1790 par Mozart et son librettiste Lorenzo Da Ponte relève de l’expérimentation, avec ses deux couples d’amoureux transis (Fiordiligi et Guglielmo, Dorabella et Ferrando) amenés à l’échangisme par les manipulations de Don Alfonso, avec la complicité de la servante Despina. L'installer dans un espace qui tient du laboratoire ne manque donc pas de sens...
Gros inconvénient de ce dispositif dépouillé à l’extrême (arrière-scène peinte en blanc, figures géométriques dessinées sur le sol, panneaux transparents sur les côtés, mini-bar à jardin) : rien ne permet aux voix de rebondir, et cela contraint les chanteurs à s’exprimer à l’avant-scène s’ils veulent être entendus correctement. Cela induit aussi beaucoup de galopades pour traverser le plateau, et donc des cassures de rythme qui font parfois trouver le temps long.
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